Renault 5

Renault 5 : L’icône française qui a conquis des millions de conducteurs

La Renault 5 incarne l’une des plus grandes réussites de l’industrie automobile française. Lancée en 1972, cette citadine a su séduire différentes générations d’automobilistes grâce à son design audacieux, sa polyvalence et son esprit novateur. De la toute première version à la Supercinq, en passant par les variantes sportives comme l’Alpine et la Turbo, la Renault 5 a marqué son époque et continue de fasciner. Plongeons ensemble dans son histoire, ses caractéristiques et ses évolutions, tout en explorant les raisons de ce succès durable.


Origines et lancement : une petite révolution

Un style avant-gardiste

Lorsque Renault dévoile la première génération de la Renault 5 en 1972, la presse et le public sont immédiatement séduits par son look moderne. Il faut dire que cette citadine mise sur des lignes fluides, avec de larges surfaces vitrées et des pare-chocs en plastique novateurs (à la place du chrome), permettant non seulement un esthétisme différent, mais aussi un gain de sécurité et de coût.

Le défi de la citadine

Avant la Renault 5, la marque au losange a déjà fait ses preuves avec la Renault 4. Mais la Renault 5 se positionne d’emblée comme une citadine plus « tendance », offrant une silhouette trapue et compacte pour circuler aisément en ville. Elle conserve cependant un atout clé : un hayon arrière pratique, qui facilite le chargement et optimise le coffre (pouvant atteindre 900 dm³ banquette arrière rabattue).

Le moteur : Billancourt et Cléon-Fonte

Sous le capot, les premières versions de la R5 reprennent des moteurs déjà éprouvés par Renault :

  • Moteur Billancourt de 782 ou 845 cm³, hérité notamment de la Renault 4.
  • Moteur Cléon-Fonte de 956, 1 108, 1 289 ou 1 397 cm³, plus performant et offrant un meilleur agrément de conduite.

Cette polyvalence mécanique, associée à une gamme large (versions L, TL, GTL, Alpine...), répond aux besoins variés de la clientèle : de la simple citadine économique à la petite voiture nerveuse et dynamique.


Premier succès commercial : la Renault 5 (1972-1984)

Renault 5
Renault 5

Une réponse aux attentes du marché

La Renault 5 se vendra à plus de 5 millions d’exemplaires en un peu plus d’une décennie. Son secret ? Une forme compacte, une silhouette accrocheuse et un confort inédit pour sa catégorie. Renault avait bien perçu l’essor des voitures de petite taille, économiques en carburant, idéales pour affronter les centres urbains grandissants.

Des innovations marquantes

  1. Pare-chocs en plastique : ils confèrent légèreté, protection et modernité à la voiture.
  2. Le hayon arrière généreux : la Renault 5 est l’une des premières en Europe à proposer cette ouverture complète, facilitant le chargement.
  3. Des motorisations multiples : un panel de cylindrées différentes, pour s’adapter aux budgets et aux performances recherchées.

La conquête du public

Grâce à une campagne publicitaire inventive (souvent sous forme de bande dessinée personnifiant la voiture), la Renault 5 s’impose rapidement. Son design séduit particulièrement les jeunes conducteurs, tandis que les familles apprécient sa modularité. La version 5 portes, lancée en 1979, consolide encore son succès : la part de marché en France grimpe jusqu’à 16 % en 1980.


Les versions sportives : Alpine, Alpine Turbo et Turbo

Renault 5 Alpine : l’essor des petites sportives

Face à la crise pétrolière des années 1970, les automobilistes se tournent vers des voitures plus compactes mais tout aussi nerveuses. C’est ainsi qu’apparaît la Renault 5 Alpine en 1976, développée avec le concours d’Alpine. Dotée d’un moteur 1 397 cm³, elle franchit aisément la barre des 170 km/h et adopte des éléments sportifs comme un spoiler avant et une boîte 5 rapports héritée de la Renault 16 TX.

Renault 5 Alpine Turbo

Lorsque la concurrence s’intensifie (Volkswagen Golf GTI en tête), Renault surenchérit en greffant un turbocompresseur à la 5 Alpine en 1981. La Renault 5 Alpine Turbo grimpe alors à 110 ch, offrant des accélérations plus franches. Ce modèle se distingue par une signature visuelle spécifique (jantes, décorations « A5 » sur la carrosserie, boucliers noirs) et une renommée accrue dans les rallyes internationaux.

Renault 5 Turbo : le summum de la performance

Véritable icône, la Renault 5 Turbo (1980) adopte un moteur en position centrale arrière et une transmission aux roues arrière, la transformant en bête de course. Ses 160 ch, ses ailes élargies et son palmarès en rallye (victoires au Monte-Carlo et au Tour de Corse) en font une légende pour les amateurs de sport automobile. Produite en série limitée, la Renault 5 Turbo reste un modèle de collection très recherché.


L’arrivée de la Renault Supercinq (1984-1996)

Une nouvelle génération

En 1984, Renault renouvelle sa citadine phare avec la Renault Supercinq. Malgré un design inspiré de la première R5, tout est revu en profondeur. Les moteurs sont désormais montés transversalement, la plate-forme est dérivée des Renault 9 et 11, et la suspension avant adopte un système pseudo-MacPherson.

L’offre diesel et l’élargissement de la gamme

La Supercinq accueille également des motorisations diesel de 1,6 L (puis 1,9 L, surtout sur la version utilitaire « Express »). L’objectif est de rendre la citadine plus économique et de répondre à la demande croissante de motorisations diesel, notamment en Europe. Plusieurs finitions (Five, SL, GTL, Baccara, GT turbo…) visent différentes clientèles, de la citadine abordable à la citadine de luxe en passant par la sportive.

La GT Turbo : une rivale sérieuse

Avec la Supercinq, Renault poursuit l’héritage des petites sportives. La version GT Turbo (1985) hérite d’un moteur 1.4 turbo de 115 ch, avant d’évoluer à 120 ch après restylage. Confrontée à la Peugeot 205 GTI ou à la Citroën AX GTI, la GT Turbo se bâtit une solide réputation et s’illustre elle aussi dans plusieurs compétitions.

La fin de la Supercinq

En 1990, la Renault Clio fait son entrée, reléguant progressivement la Supercinq au second plan. Cependant, la Supercinq poursuit sa carrière jusqu’en 1996, notamment dans des versions économiques ou utilitaires. Au total, plus de 3,4 millions de Supercinq seront produites, confirmant la popularité de cette deuxième génération.


L’électrique et la modernité : la Renault 5 E-Tech

Premières expérimentations

Dès 1971, Renault et EDF travaillent sur une R5 électrique expérimentale. Si les prototypes de l’époque demeurent confidentiels (seulement 7 exemplaires), l’idée d’une citadine électrique ne quitte pas la marque. Des entreprises américaines ont même proposé une R5 électrique sous le nom de Lectric Leopard.

La Renaissance électrique

En 2021, Renault annonce officiellement le retour d’une Renault 5 moderne, cette fois-ci 100 % électrique : la Renault 5 E-Tech. Prévue pour 2024, cette citadine compacte (moins de 4 m) doit être produite à Douai, en France, et profiter d’un label Origine France Garantie. Son design, signé Gilles Vidal, emprunte certains clins d’œil esthétiques aux R5 originales, tout en évitant le côté purement « rétro ». On y retrouve, par exemple, une fausse prise d’air sur le capot, transformée en indicateur de charge de la batterie.

Des performances prometteuses

Avec des batteries lithium-ion NickeI-Manganèse-Cobalt (Li-NMC) et des puissances allant de 95 à 150 ch, la R5 E-Tech entend offrir à la fois une autonomie adaptée aux trajets quotidiens et une conduite dynamique. La charge bidirectionnelle (V2L et V2G) témoigne d’une volonté d’innover, en permettant d’utiliser la voiture comme source d’électricité pour des appareils externes ou de réinjecter de l’énergie sur le réseau.


Un rayonnement international

Au Québec : « La Cinq »

Exportée en Amérique du Nord sous l’appellation « Le Car » (États-Unis) ou simplement « La Cinq » (Québec), la Renault 5 connaît un succès remarquable au Québec. Les publicités, souvent animées par le chanteur Robert Charlebois, insistent sur sa consommation réduite et son habitabilité. Même si la présence d’un moteur trop petit (845 cm³) gêne d’abord les ventes, la version TL plus puissante conquiert finalement le cœur des Québécois.

L’Iran et la Saipa

La Renault 5 est également produite sous licence en Iran par Saipa, puis Pars Khodro, sous le nom de « Sepand ». Elle évolue au fil des années avec différents restylages et cède ensuite sa place à la « New PK », conservant toutefois l’ADN de la R5 originale.

Les apparitions au cinéma

L’apparence insolite de la Le Car (version américaine de la Renault 5) lui vaut quelques scènes mémorables dans des séries et films hollywoodiens comme L’Agence tous risques ou Eh mec ! Elle est où ma caisse ?. Cette notoriété contribue à perpétuer son image insolite hors d’Europe.


Conclusion : un héritage inaltérable

La Renault 5, de sa première génération à la Supercinq, puis jusqu’au renouveau électrique de la R5 E-Tech, reste un symbole de l’ingéniosité et du savoir-faire français. Au fil des décennies, elle a su s’imposer comme un modèle polyvalent, accessible, innovant et parfois sportif. Son succès ne se limite pas au marché français : elle a séduit l’Europe, l’Amérique du Nord et même le Moyen-Orient. Aujourd’hui encore, la popularité de la Renault 5 ne faiblit pas. Les collectionneurs recherchent les versions rares (Alpine Turbo, Turbo « Groupe B », etc.), tandis que la nouvelle version électrique suscite déjà un véritable enthousiasme.

L’histoire de la R5 illustre parfaitement la capacité de Renault à innover, à s’adapter et à anticiper les attentes des automobilistes. Bien plus qu’une simple voiture, la Renault 5 est un véritable emblème culturel, un souvenir commun pour plusieurs générations et une source d’inspiration pour l’avenir. L’annonce d’une R5 E-Tech en 2024 prouve combien ce modèle demeure indémodable. Avec son allure caractéristique et ses performances repensées pour les défis environnementaux de demain, la Renault 5 E-Tech marque le début d’un nouveau chapitre pour cette citadine mythique.