Citroën CX : l’icône audacieuse qui a redéfini la berline française
Vous recherchez des informations complètes sur la Citroën CX, cette berline emblématique qui a marqué les esprits de 1974 à 1991 ? Laissez-moi vous guider à travers son histoire fascinante, ses innovations techniques et ses multiples versions, tout en adoptant un ton chaleureux et convivial. Découvrez comment la CX est devenue un modèle phare de Citroën et pourquoi, même après tant d’années, elle reste un symbole de confort et d’avant-gardisme.
Origines et lancement : l’ambition de remplacer une légende
Lorsque Citroën conçoit la CX au début des années 1970, la marque se trouve dans une situation délicate. Elle souhaite succéder à la DS, alors emblématique mais vieillissante. Les ingénieurs lancent le « projet L » pour concevoir une nouvelle berline haut de gamme, plus moderne et capable de séduire une clientèle exigeante.
L’idée initiale ? Doter la CX d’un moteur rotatif Wankel, développé avec la marque allemande NSU, afin de créer une véritable révolution mécanique. Malheureusement, la crise pétrolière de 1973 met fin à ce rêve : la trop forte consommation des moteurs Wankel n’est plus tolérée dans un contexte où l’essence devient onéreuse et où des limitations de vitesse apparaissent.
Citroën se voit contrainte de réorganiser sa gamme en urgence. Le moteur V6 de la SM aurait pu trouver sa place sous le capot de la CX, mais la situation financière rend ce projet impossible. Finalement, la marque recycle les fidèles quatre-cylindres issus de la DS pour lancer officiellement la Citroën CX en août 1974. Deux versions apparaissent d’emblée : la CX 2000 et la CX 2200. Malgré les défis économiques, la voiture séduit par sa silhouette aérodynamique et son confort de suspension exceptionnel.
- Une Citroën CX "Mandarine lors d'une vente aux enchères
Design unique : quand l’aérodynamisme rencontre l’audace
Le nom « CX » symbolise le coefficient de traînée aérodynamique, et Citroën mise beaucoup sur cet aspect pour concevoir une voiture reconnaissable entre toutes. Le style, signé Robert Opron, se distingue par une silhouette bicorps élancée, une lunette arrière concave et un large pare-brise incurvé. À l’avant, on retrouve un essuie-glace monobalai qui renforce l’aspect futuriste.
À l’intérieur, le choc visuel est tout aussi saisissant. Les compteurs ne ressemblent en rien à ceux que proposent les autres constructeurs de l’époque : on y découvre notamment le fameux tachymètre à tambour rotatif, associé à des « satellites » qui regroupent toutes les commandes essentielles à portée de main. Résultat : le conducteur peut manœuvrer feux, essuie-glaces ou avertisseur sonore, sans lâcher le volant monobranche typique de Citroën.
Confort hydropneumatique : un voyage en tapis volant
La CX hérite de la suspension hydropneumatique qui a fait la renommée de Citroën sur la DS et la SM. Grâce à ce système, la voiture semble flotter sur la route, quelle que soit la qualité du revêtement. À l’avant, des bras transversaux superposés absorbent les imperfections, tandis qu’à l’arrière, des bras tirés maintiennent une stabilité remarquable. Le tout est relié à un circuit hydraulique haute pression, garantissant un freinage efficace (quatre disques de série) et, en option, la fameuse direction assistée asservie à la vitesse baptisée DIRAVI.
Pour la clientèle, cette suspension apporte un sentiment de confort inégalé. On dit souvent que voyager en CX, c’est vivre l’expérience d’un « tapis volant », tant la voiture gomme les aspérités de la chaussée.
Motorisations variées : essence, diesel et turbo
Si la CX devait à l’origine adopter le moteur rotatif, elle finit par recevoir des blocs quatre-cylindres en ligne dérivés de la DS. Les cylindrées évoluent entre 1 985 et 2 499 cm³, en passant par des versions « Douvrin » développées en collaboration avec Renault et Peugeot. Citroën souhaite ainsi proposer une large gamme :
- Moteurs essence atmosphériques : De 2 000 à 2 500 cm³, pour une puissance allant de 102 à 138 ch.
- Essence Turbo : La CX 25 GTI Turbo, lancée en 1984, offre 168 ch et franchit la barre des 220 km/h, une prouesse pour l’époque.
- Diesels atmosphériques : Avec un premier 2,2 L de 66 ch, puis rapidement un 2,5 L de 75 ch, la CX fait figure de pionnière. Elle devient l’une des berlines diesel les plus rapides du marché.
- Diesel Turbo : En 1983, Citroën ajoute un turbo au bloc 2,5 L, puis en 1987, la marque dote ce moteur d’un échangeur air-air. On atteint alors 120 ch et 195 km/h, établissant un record mondial de vitesse pour une voiture diesel de série à l’époque.
Ces différentes motorisations peuvent être associées à une boîte manuelle ou à une transmission automatique. Pendant un temps, Citroën proposera une boîte semi-automatique C-Matic, remplacée ensuite par une authentique boîte auto d’origine ZF.
Évolutions et finitions : du break au modèle Prestige
La gamme de la CX ne cesse de s’enrichir pour répondre à tous les usages :
- Break et versions rallongées : Lancé en 1976, le break CX offre un empattement allongé et un vaste volume de chargement. Il devient une référence pour ceux qui ont besoin de transport familial ou professionnel (ambulances, véhicules de livraison, etc.). Certains carrossiers vont jusqu’à concevoir des CX à six roues, voire des aménagements spéciaux (minibus, pick-up, limousines allongées).
- CX Prestige : Dès 1975, Citroën propose une version luxueuse à empattement rallongé de 25 cm et finition haut de gamme. Dotée d’un toit rehaussé, la Prestige se destine aux chefs d’entreprise, aux officiels et aux amateurs de confort cossu. À la fin des années 1970, elle adopte un moteur à injection de 2,4 L ou de 2,5 L, puis plus tard en version Turbo.
- CX Leader : Cette série se caractérise par une teinte grise unique et un positionnement plus accessible. Lancée dans les années 80, elle vise une clientèle qui souhaite profiter du confort légendaire de la CX sans trop s’aventurer dans les options coûteuses.
- Série 2 (à partir de 1985) : Pour redynamiser les ventes face à une concurrence renouvelée (Renault 25, Peugeot 505, etc.), Citroën opère un restylage. La planche de bord est modernisée, avec la fin des compteurs à tambour, et le style extérieur évolue vers des pare-chocs en plastique couleur carrosserie et de nouveaux rétroviseurs carénés.
Performances et innovations : au sommet de l’élégance
La CX gagne rapidement une réputation d’excellente routière. Avec des versions sportives comme la GTI Turbo, elle rivalise fièrement avec des berlines allemandes, notamment grâce à son aérodynamisme travaillé et son châssis innovant. La direction DIRAVI, héritée de la SM, revient souvent dans les éloges pour sa précision et son assistance variable en fonction de la vitesse.
Au-delà des performances, la CX demeure une voiture spacieuse et sûre, dotée d’un freinage haute pression particulièrement réactif. Elle séduit autant les grands voyageurs, les familles nombreuses, que les professionnels en quête d’un véhicule polyvalent et fiable.
Une voiture présidentielle et un statut iconique
La Citroën CX devient rapidement la favorite des présidents et chefs d’État français. Valéry Giscard d’Estaing opte pour une version Prestige à toit surélevé, tandis que Jacques Chirac apprécie tant ce modèle qu’il le conserve même après son départ de la production. Il l’utilise pour se rendre à son discours de victoire à l’élection de 1995.
À l’étranger, la CX se fait aussi remarquer. Erich Honecker, ancien dirigeant de la RDA, l’a choisie comme voiture officielle. Il faut dire qu’à l’époque, les CX Prestige offrent une habitabilité arrière exceptionnelle, renforçant leur statut de limousine.
L’ultime passage de relais : la XM prend la relève
Malgré sa grande popularité, la CX vieillit face à la concurrence. À la fin des années 1980, Citroën prépare sa remplaçante, la XM. En 1989, la berline CX sort définitivement du catalogue, tandis que le break poursuit sa route jusqu’en 1991, sous le nom de CX Evasion.
Le bilan reste remarquable : plus d’un million d’exemplaires vendus en 16 ans de production. Dans l’histoire de Citroën, la CX s’impose comme la dernière voiture développée avant que Peugeot ne rachète la marque, et elle demeure l’un des plus beaux succès de la firme aux chevrons dans la catégorie routière.
Héritage : l’empreinte d’un style inimitable
Même après son retrait, la Citroën CX continue de fasciner. On lui attribue de nombreuses innovations que l’on retrouvera plus tard sur la XM ou la C6 : la suspension hydropneumatique perfectionnée, la direction assistée asservie, sans oublier un design audacieux. Le concept-car Éole (1986) est basé sur la CX et atteint un coefficient aérodynamique record de 0,17, prouvant la volonté de Citroën de repousser toujours plus loin les limites du design.
De plus, la CX n’a pas disparu des routes. De nombreux passionnés entretiennent encore leur « grande Citroën » pour profiter de son confort hors norme et de son charme vintage. Les modèles en bon état se collectionnent et s’échangent parfois à des prix élevés, prouvant que la CX a trouvé une place de choix dans le cœur des amateurs de voitures classiques.
la Citroën CX, un chef-d’œuvre d’ingéniosité française
En à peine plus de quinze ans d’existence, la Citroën CX a su laisser une empreinte profonde dans l’univers automobile. Avec son design aérodynamique, sa suspension hydropneumatique révolutionnaire et sa vaste gamme de moteurs, elle a incarné l’esprit d’innovation de Citroën. Qu’il s’agisse de la version berline, du break ou des modèles Prestige, la CX a su séduire un large public : familles, professionnels, chefs d’État et passionnés de conduite confortable.
Aujourd’hui encore, son héritage se ressent dans les modèles contemporains de Citroën qui reprennent son amour pour la technologie poussée, le confort inégalé et une certaine audace esthétique. Pour beaucoup d’amateurs, la Citroën CX reste plus qu’une voiture : c’est une référence culturelle, un souvenir d’innovations folles et l’exemple d’une élégance typiquement française.