Jeep Renegade Renégat mais fidèle
Malgré une plateforme partagée avec la 500X et des moteurs issus du groupe Fiat, le Renegade parvient à se démarquer en affirmant sa personnalité de Jeep. Ce vrai 4x4 bourré de détails amusants se montre vite attachant.
Un randonneur escalade la lunette arrière tandis qu'une Willys grimpe dans l'angle du pare-brise. Dans la trappe à carburant, une araignée vous interpelle par un « Hey, baby ! » jovial. Un motif en forme de large croix se retrouve un peu partout, notamment sur les optiques arrière, et rappelle les jerrycans portés par les premières Jeep de l'armée américaine. À n'en pas douter, les designers du Renegade s'en sont donnés à coeur joie pour lui distiller une personnalité propre, fière de son héritage. Impossible de le confondre avec une Fiat 500X avec qui il partage pourtant la même plateforme. Même la finition parvient à surprendre par sa qualité générale, surtout lorsqu'elle est rehaussée par l'ambiance intérieure blanc-chocolat-orange qui rend l'habitacle lumineux et convivial. En revanche, l'aspect pratique a largement été négligé : les rangements font défaut et l'espace aux jambes demeure réduit, même à l'avant. Le Renegade emprunte évidemment ses motorisations au groupe Fiat, avec des blocs essence et diesel allant de 110 à 170 ch, qui s'accouplent avec des boîtes manuelles (cinq ou six rapports), automatiques (neuf) ou robotisées à double embrayage (six). Pour afficher un tarif « publicitaire » de 18 950 €, le Renegade ouvre sa gamme avec un 1,6 I essence de 110 ch, une boîte manuelle à cinq rapports et une transmission deux roues motrices. Mais pourquoi se mentir ? Même si elle est séduisante, ce serait une hérésie que d'acheter une Jeep uniquement pour sa ligne. La transmission intégrale 4x4 est d'autant plus incontournable qu'elle assure un comportement égal du Renegade en toutes conditions. Toutefois, cette montée en gamme s'accompagne d'une augmentation brutale de tarif puisque le Renegade 2,0 I MultiJet de 140 ch coûte déjà 29 850 € avec un niveau de finition intermédiaire, sans option.
Mais le Renegade sait y faire. Comme la finition, l'insonorisation surprend agréablement : là où on attendait une présence rauque, sous couvert d'« authenticité » ou de « rusticité », le bloc diesel se fait discret dès qu'on adopte un rythme régulier. Les 140 ch ne sont pas de trop pour animer la tonne et demie du Renegade et la boîte manuelle à six rapports permet de contenir les consommations à régime stabilisé sans pénaliser les reprises.
Dans sa déclinaison 170 ch, le 2,0 I Multijet se distingue surtout par sa boîte automatique à neuf vitesses qui accentue encore ces qualités. Curieusement néanmoins, le Renegade n'inspire pas toujours confiance à l'abord de virages serrés, alors que sa tenue de route sa stabilité lui assurent un comportement sain et prévisible. La faute en revient à la direction imprécise qui, bien que directe dan réponse, ne parvient pas à donner un ressenti fidèle de la route. A contrario, l'amortisser ne filtre aucun des défauts du revêterric même sur autoroute, on peut sentir le plancher vibrer !
Il n'empêche que le Renegade, par son coté original et attachant, représente un pari réussi pour Jeep, assez loin de la tendance à l'uniformisation qui a grand cour aujourd'hui.