Bus et Cars : de nouvelles énergies
Énergie : En Île-de-France ou dans les grandes villes de province, les autorités organisatrices, sous ta pression de certains élus, ont déclaré la guerre au diesel. Les alternatives au gazole sont possibles. Tour d'horizon des solutions existantes ou à venir.
Bus et cars : la nouvelle donne énergétique
Haro sur le diesel ! Tel est le slogan brandi par les collectivités et autorités organisatrices dès lors que l'on parle des investissements
en matière de véhicules de transports en commun. Or, aujourd'hui, seul ce moteur peut prétendre à une forme d'universalité dans les catalogues des constructeurs de cars et de bus en Europe. On ne peut pas dire que ces derniers soient pris au dépourvu, puisque tous, sans exception, travaillent sur des solutions alternatives : hybridation en série ou hybridation parallèle, motorisations GNV au méthane, voire purement électriques (à batteries, rechargeables par « biberonnage » ou trolleybus), sans compter les développements, toujours en cours, sur la pile à combustible fonctionnant à l'hydrogène.
Objectif « zéro diesel » Cette difficulté à identifier la solution la plus pertinente fait qu'Heulliez Bus, Irizar, Iveco Bus, Man, Scania, Solaris Bus ou Van Hool ont « plusieurs fers au feu », sans trancher en faveur de telle ou telle énergie. C'est précisément là que se situe le problème pour les acquéreurs et exploitants : quel est le coût effectif de ces solutions, sachant qu'aucune n'a atteint les volumes et le retour d'expérience suffisants pour mesurer avec précision le coût réel d'exploitation et l'impact environnemental ? Pour les autobus, le « zéro émission » ou le « zéro diesel » semblent être l'objectif à atteindre.
10 % d'hybrides
Preuve en est en 2013, avec le passage symbolique du seuil des 10 % de part pour les hybrides sur le marché des bus urbains, un secteur où Iveco Bus et Heuliez Bus sont pour le moment nettement dominants en France. Les hybrides restent marginaux en raison du surcoût (entre 30 et 50% suivant les modèles) par rapport à un autobus conventionnel. La raréfaction des financements publics pourrait ramener certains élus à davantage de réalisme dans les prochains mois. Seul Volvo Bus a choisi, en Euro VI, de miser sur les autobus 7900 Hybrid en retirant du catalogue européen les modèles uniquement diesels. Pour les autocars, Iveco Bus travaillerait sur des modèles alimentés au GNV, et Volvo Bus sur une solution hybride parallèle pour une application sur des lignes interurbaines.
Tout ceci pourrait voir le jour à moyen terme. Le GNV, avec le biométhane, se révèle extrêmement vertueux en bilan CO2 et environnemental. Mercedes a annoncé le retour du GNV sur le Citaro 2 d'ici à la fin de 2015. Quant à l'électrique, elle détient la palme de la diversité technologique. Des tests sont en cours chez Transdev à Nice, avec le système Watt (biberon-nage) de PVI, à Gèteborg (Volvo 7900 Hybrid Plug-in) et à Marseille (Irizar 12e pour une campagne de deux mois), sans compter certains appels d'offres portant sur des autobus... qui n'existent pas encore ! Ainsi, en décembre dernier, la RATP a désigné Bolloré pour fabriquer des Bluebus de 12 m (pour un marché dont le montant est de 10 à 40 m€), avec l'objectif de démarrer l'expérimentation à la fin de 2015 ou au début de 2016.
Si l'électrique, voire l'hybridation, en série ou parallèle, ont la cote auprès des élus, il ne faut pas oublier le principe de réalité. Nul doute que les exploitants et les contribuables sauront le leur rappeler.
En 2013
Les études le montrent : dans leurs voitures, les automobilistes sont très exposées aux polluants rejetés par le véhicule qui les précède. La situation est même préoccupante lorsqu’on suit un bus Diesel dans les embouteillages. Le moteur et l’échappement de ce type de véhicule étant généralement situés à l’arrière, on est directement exposé aux rejets de particules et d’oxydes d’azote. Pour éviter la concentration de ces polluants au niveau du sol, la CREA a doté ses derniers bus TEOR, mis en service en septembre 2012, d’un échappement dont la sortie est placée sur le toit. La dispersion dans l’air des émissions est ainsi améliorée et les usagers de la route sont beaucoup moins exposés à la pollution. Une excellente solution, peu onéreuse qui espérons-le, retiendra l’attention du législateur.