L'état dispose d'un parc de plusieurs dizaines de milliers de véhicules
UN BON DÉBUT, MAIS... Qu'on se le dise: l'État est devenu un meilleur élève en matière de consommation de véhicules. Non seulement il a réduit son parc de17 000 voitures (il lui en reste encore 65 000 et ce dispositif n'a visiblement privé personne de moyen de transport, c'est dire si la gestion du parc était optimale...), mais il a aussi incité ses fonctionnaires à utiliser des modèles plus propres et à remiser les véhicules les plus anciens. La Vel Satis 3.5 V6, avec une grande Peugeot suiveuse et quatre motards pour déplacer le représentant d'un ministère de petite envergure, c'est donc terminé et c'est tant mieux. Mais ces décisions, qui touchent autant les ministres les plus en vue que les plus petits fonctionnaires d'État ayant besoin d'une voiture de fonction, et qui ont permis d'économiser 150 millions d'euros, soulèvent tout de même plusieurs questions. D'abord, sur le rôle de l'UGAP (Union des groupements des achats publics) qui, bien qu'elle soit le principal fournisseur des établissements publics, déclare que les appels d'offres des collectivités ne passent pas forcément par elle.
L'État est devenu un meilleur élève en matière de consommation de véhicules et a incité ses fonctionnaires à utiliser des modèles plus propres...
Une curiosité dans une société où la mutualisation des services et ressources est le sport favori des technocrates... et qui, pour une fois, pourrait rapidement démontrer des effets positifs en termes d'économie d'argent public pour peu qu'on verrouille davantage les procédures. Ensuite, sur le choix des véhicules: alors que la loi interdit d'avantager une marque française, il n'y a finalement que peu de concurrents dans la grille des voitures référencées (lire page 5), et outre le caractère exotique de certains modèles, il apparaît qu'une liste élargie permettrait davantage de concurrence sur les prix. Mais ne tirons pas sur l'ambulance, et mieux vaut saluer cette initiative bienveillante même si, finalement, 150 millions d'euros ne représentent qu'une goutte d'eau dans un océan élyséen...