Pourquoi Donc Apple Google Uber et les autres ne se lancent ils pas dans la voiture alors que l'on sait qu'ils y travaillent avec des équipes importantes ?
Certes... y penser est une chose... se lancer dans la production de voiture et de véhicule en est une autre et les monstres de la silicone vallée l'ont bien compris, les marges ne sont pas du tout les mêmes !
Beaucoup de gens se posent la question, et parfois devant les journalistes, comme le directeur financier de BMW Friedrich Eichiner « Que veulent faire les acteurs de la Silicon Valley dans l’auto ? Que viendrait faire dans le monde automobile des géants du logiciel et du numérique ?C'est la grosse interrogation avec plein d'incertitude.
L'exemple de Tesla fait réfléchir, il n'est pas tout de se lancer, mais fabriquer des voitures, les vendre, ce n'est pas évident, il faut maîtriser le savoir-faire, pouvoir assumer de gigantesques investissements, embaucher une armée d’ingénieurs, investir dans des énormes infrastructures pour gagner combien ? Quand on regarde Tesla qui a été fondé en 2003, 13 ans après l'entreprise perd toujours 4000 $ par voiture vendu. Mais comme le fait remarquer le comptable de BMW... « Bon. Avec leurs moyens, ils peuvent le faire quand même. »
Si Google le voulait vraiment, il est fort probable que le mastodonte se serait déjà lancé avec ses 66 Milliard de Cash disponible. Apple, Google et Uber travaillent tous les trois sur la voiture autonome, les trois entreprises ont augmenté leur dépense en R&D d'un tiers en un an. Apple a une équipe de 1900 personnes qui travaillent sur le projet "Titan" dédié à l'automobile.
On en est sur ; il y aura des changements énormes dans le monde automobile comme l'assurait Tim Cook, le successeur de Steve Jobs « Il devrait y avoir des changements énormes dans cette industrie" soufflait il y a peu , ravi de l’importance galopante du logiciel dans les habitacles.
Il faut dire que nos constructeurs automobiles actuels sont inquiets, voir l'agitation des géants de l'informatique et les premiers tours de roues de leurs prototypes ne les rassurent pas, le syndrome Nokia fait surface. Comme le rappelle certain « Ils angoissent à l’idée de subir le sort de Nokia, qui avait pris de haut la nouvelle concurrence. Ou celui de Kodak, qui n’avait même pas vu la vague venir ». On est dans une période d'observation des deux cotés, Même si l'on est sur que d'ici à 2025 les voitures seront autonomes.
Pour le moment les deux Géant Google et Apple se batent pour proposer leur logiciel "automobilisé" de gestion et de service numérique Carplay et Android? Ceci est déjà dans leur compétence, lancer sa propre voiture, est une autre paire de manches. Bien entendu, Google Apple et les autres Uber seraient capables de construire leur propre voiture. Ils ont des moyens des équipes, de l'argent et pourrait sous-traiter même la fabrication à certain constructeur aux usines partiellement occupées, et se concentrer sur leur coeur de métier, ce qu'il maîtrise le plus, le design, le marketing, la relation client, là où ils sont les plus forts.
MAIS EST CE RENTABLE ?
Mais le nerf de la guerre est sans doute ailleurs. Pour ces monstres de l'informatique, du numérique, des logiciels, quelles seraient la rentabilité ? Car pour ces financiers le nerf de la guerre est sans conteste là ! Le chemin sera long pour attirer les conducteurs, il va falloir concevoir des voitures, les fabriquer, créer un système de contrôle de la qualité et de la sécurité, et une organisation pour la maintenance, de l'entretien de la maintenance, ainsi que les outillages et la formation des réseaux, leur vente... etc. Tout les 4 ans il faudra les relooker, innover, les rendre moins polluantes et évoluer suivant des normes internationales de plus en plus contraignantes et disparates. Un travail de "Titan" ( comme le nom du Projet de Apple 😉 ) avec des rentabilité qui sont loin d'être celles auquelles ils sont habitués.
Il Faut vendre de la Mobilité
Comme l'a très bien décrit Sergio Marchionne, le boss de Fiat-Chrysler, " l’automobile est un monde où les acteurs vivent d’une marge opérationnelle inférieure à 10 % (trois ou quatre fois moins que les standards d’Apple), et où chacun investit son poids en Bourse tous les quatre ans – contre vingt en moyenne dans les autres secteurs". Et Sergio Marchionne finit par citer Alice aux pays des merveille « Ici, vous voyez, il faut courir le plus vite possible pour rester au même endroit. Si vous voulez aller ailleurs, il faut courir deux fois plus vite ! ».
Bref en résumé le marché automobile n'a pas de quoi émoustiller les sociétés de la Silicon Valley ni leur investisseur de Wall Street. Vendre des téléphone leur coûte moins et rapporte plus, dans un cadre de travail bien plus plaisant. C'est là que la réflexion de Patrick Pélata, l’ex-dirigeant de Renault semble intéressante, « Les groupes numériques ne vont pas vendre l’automobile, mais la mobilité », ils s'entraîneraient donc en ce moment en quelque sorte... Selon lui, l'expérience de Tesla est à étudier : ils ont du mal à sortir leur programme automobile mais se diversifie hors du monde de l'automobile, fabriquant des batteries, leur logiciel d'applications, des panneaux solaires etc… Elon Musk réagit à l'inverse des acteurs habituels du secteurs automobile, et parie sur l'avenir afin de générer plus de marge.
Et Patrick Pélata de préciser « Aujourd’hui, Uber est le plus grand danger de l’industrie. Qui aurait dit ça de la compagnie de taxi G7 ? »,
Les voitures actuelles sont trop pauvres en ergonomie
Ce qui fait le succès d'Apple c'est sont ergonomie et le design, La puissance de Google réside dans les logiciel et le numérique, Uber c'est un peu des deux. Quand on compare leur monde avec celui de l'automobile on comprend mieux le fossé qui sépare les deux territoires. On peut supposer que nombre de clients sont en attente de bien meilleures prestations qu'ils ne peuvent en avoir actuellement avec des logiciels actuellement fournis dans les voitures, complètement "has been", il y a dons une place pour les géants de la Silicon Vallée dans ce domaine.
Les voitures de demain ne seront plus basées autour du moteur, on va se trouver avec des voitures autonomes avec un tas d'électronique embarqué dont le logiciel sera la clé, il va donc falloir que les constructeurs automobiles se remettent sacrément en question. Ils va falloir qu'ils parient sur l'avenir, sinon ils ouvrent la porte aux acteurs du numérique, Google, Apple et Uber, qui ont le cash pour se lancer. Le retour sur investissement pour les constructeurs automobiles actuels est difficile à cerner, certes mais il en va de leur survie.
Déja en 1964 le Visionnaire Isaac Asimov avait prévu tous ces changements même dans le monde automobile et parlait de voitures qui pourront « être configuréees pour une destination particulière et s’y rendront sans l’interférence des lents réflexes d’un conducteur humain »
Le futur de la voiture sera autonome, avec des tas de services connectés, du confort, et du design. Mais pour cela les constructeurs actuels auront deux possibilités soit s'y mettre, soit rendre disponible l'accès aux infos des capteurs ou des conducteurs aux maîtres des logiciels et ça c'est pas gagné ! Dans ce cas les géants Californiens se sentiront quasiment obligés de se lancer dans l'aventure, et gageons, qu'il trouverons un moyen d'augmenter leur marge et de nous faire la leçon.
Sinon je vous engage à lire cet article sur Isaac et sa vision du futur Asimov http://www.journaldugeek.com/2014/01/03/en-1964-isaac-asimov-imaginait-2014/