Elles sont les valeurs refuges des familiales classiques. Celles qui ne craignent ni la crise ni la concurrence des autres segments. Entre la nouvelle Classe C et l'impérissable Série 3, reste maintenant à savoir qui est l'or, gui est l'argent ? Mercedes Classe C MODERNE Le dessin est agréable, la finition impeccable. Mais la planche de bord, massive, oppresse davantage et la console laquée est salissante et sujette aux rayures...
BMW 320D FACILE La position de conduite, basse, profite d'une belle latitude de réglages, et l'ergonomie est soignée. Par rapport à la Mercedes, la BMW présente toutefois des rangements moins spacieux.
Dans l'esprit collectif, BMW et Mercedes brillent chacun dans un domaine différent: le premier produit des modèles dynamiques, le second préfère miser sur le confort. Et puis, un beau jour de 2012, Mercedes a brouillé les pistes. La Classe A est passée de paisible monospace citadin à sémillante compacte branchée, le CLS Shooting Brake a décoincé l'image pépère du break routier, les CLA et GLA ont initié un véritable segment dans leur segment. Et si la nouvelle Classe C n'a pas amplifié cette révolution (il faut ne faudrait pas effrayer tous ses fidèles...), elle s'autorise des facéties inconnues de sa devancière. Ainsi, même avec son diesel le moins puissant (170 ch tout de même), elle peut revêtir cette finition Sportline dont la présentation rendrait jalouse une AMG: forte calandre à grand logo, double sortie d'échappement trapézoïdale, boucliers très ajourés, disques de freins percés, jantes de 19 pouces en option. En face, la BMW Série 3 passerait presque pour une timide. Elle l'est d'ailleurs devenue, en plaçant le confort au centre de ses préoccupations. Dans cette inversion des rôles inattendue, voyons laquelle a su changer de camp avec le plus de talent... À conduire Si l'essence reprend des parts de marché dans les catégories inférieures, il peine à se substituer au diesel dans le segment des familiales. D'abord car le malus frappe facilement (5 des 6 propositions à essence souffrent d'écotaxe sur la Série 3), ensuite car cette catégorie reste absorbée à plus de 50% par les entreprises, très regardantes sur les émissions de CO2 (la taxe annuelle sur les véhicules de société est indexée sur ces rejets). En pointant toutes deux à 117 g/km, nos allemandes se situent en excellente place pour séduire le marché des flottes mais ne réclament guère de compromis en matière d'agrément de conduite: belle souplesse en ville, relances efficaces sur route, et une boîte automatique qui agrémente le quotidien sans faire grimper la consommation.
Dotée d'un rapport supplémentaire, celle de la BMW prend d'ailleurs le dessus. Sa gestion parfaite semble être directement branchée sur le cerveau du conducteur, qui n'est jamais tenté de recourir au mode manuel tant la boîte excelle dans ses choix. C'est moins vrai, à bord de la Mercedes: la transmission privilégie davantage les bas régimes, et ne montre pas la même promptitude au rétrogradage. Une légère paresse qui touche aussi le moteur, logiquement moins vigoureux avec 14 ch de moins mais 65 kg de plus à traîner. Dans cette finition Sportline, la Classe C embarque de série le châssis Sport abaissé (-15 mm). Notre modèle d'essai disposait en plus de la direction paramétrique, qui réduit la démultiplication et réclame à peine plus de deux tours de volant de butée à butée. Il en résulte une vivacité extrême dans les changements de cap, aussi pratique en ville que plaisante sur route. Cela dit, la tenue de route ne devient pas très supérieure à celle de la Série 3 (qui peut disposer des mêmes équipements en option), alors que le confort s'en trouve logiquement dégradé... En configuration classique, la BMW absorbe mieux les bosses, sans se montrer moins à l'aise dans les sinuosités. Malgré le prix réclamé, ces deux blocs diesels à quatre cylindre émettent une sonorité peu valorisante
Mercedes Classe C
À vivre L'allure aguichante de la Mercedes se poursuit dans l'habitacle: sièges enveloppants, volant à trois branches et méplat, éclairage d'ambiance en option. Et une étrange commande à la place du levier de vitesse (rejeté derrière le volant), chargée de piloter le système multimédia. Pour faire défiler les menus, on utilise soit la molette, soit le pad tactile qui le recouvre en faisant glisser son index de gauche à droite. À l'usage, le système BMVV se montre toutefois plus clair et intuitif, et permet d'écrire un numéro de téléphone ou une destination en dessinant les caractères sur sa molette. Pratique, en conduisant! Au quotidien, la Mercedes rétorque son insonorisation plus efficace (bruits d'air et de roulement mieux contenus) et ses rangements plus nombreux et spacieux, à l'avant comme à l'arrière. Sur la banquette, les voyages se montrent aussi agréables, à condition d'éviter la place centrale: dossier très ferme en Classe C, garde au toit juste en Série 3, et imposant tunnel de transmission dans les deux cas. Aux places latérales, c'est la BMW qui prend un léger avantage, grâce à une assise plus longue et un espace aux jambes légèrement supérieur. À acheter Dans ces finitions hautes, le tarif donne le tournis :47000 € pour la Série 3, quasiment 48000 C pour la Classe C. Et si la dotation peut sembler riche au premier abord (GPS, radars de stationnement...), elle souffre d'oublis mesquins à ce niveau de prix. La Mercedes réclame de recourir aux options pour profiter du GPS haut de gamme ou de la sellerie en vrai (!) cuir. Chez BMW, les jantes de série s'arrêtent à 17 pouces et la caméra de recul n'est pas offerte. Dans les deux cas enfin, la clef mains-libres ou le régulateur de vitesse adaptatif sont facturés en supplément, alors n'espérez pas trouver les systèmes sécuritaires de série... L'impressionnant budget réclamé à l'achat est (un peu) compensé par les solides valeurs résiduelles, et les consommations raisonnables. Sur ce dernier point, la BMW a consommé 0,5 1 de moins sur un trajet autoroutier lors de notre essai (7,2 1/100 km pour la Mercedes). Deux scores honorables, à ce niveau de gabarit et de puissance.
LA 320D BVA8 FACE À LA C 220 BLUETEC BVA
__Comme la plupart des dernières Mercedes, la nouvelle Classe C a appris à jouer de ses attributs esthétiques pour aguicher le public. Lors de notre comparatif, les passants n'avaient d'yeux que pour elle! Si ce n'est pas son unique argument, elle s'incline tout de même face à la Série 3 qui apporte un peu plus de soin dans chacun des domaines: vivacité du moteur, agrément de la boîte, confort de la suspension, clarté des commandes. Reste un moteur un peu sonore (dont souffre aussi la Classe C), qui évoluera l'an prochain avec la nouvelle version 190 ch annoncée plus discrète.