Commandé par le précédent gouvernement, ce rapport est fort attendu par les motards et leur principale organisation : la Fédération française des motards en colère ( FFMC ). Celle-ci réclame "depuis 15 ans" la législation de cette pratique, déjà officieuse dans les faits en Ile-de-France. Mais avant de remettre son rapport, le préfet Guyot a fait plancher toutes les parties prenantes sur le sujet : forces de l'ordre, FFMC, scientifiques de la sécurité routière (IFSTTAR )se sont assis plusieurs fois autour d'une table pour débattre
D'après Marc Bertrand, chargé de mission sécurité routière pour la FFMC, trois points majeurs auraient fait consensus au sein des participants: circuler entre les files ne serait possible que sur les voies express. Deuxièmement, en cas de « trafic arrêté à redémarrant », la vitesse maximale pour un deux-roues serait fixée à 50 km/h. Un critère qui sera laissé à la libre appréciation des forces de l'ordre. Enfin, la circulation ne pourrait s'effectuer qu'entre les deux voies les plus à gauche de la chaussée, et non sur la bande d'arrêt d'urgence. Le préfet a-t-il effectivement retenu ces propositions dans son rapport ? Mystère. Mais de l'aveu de Marc Bertrand, « si la circulation interfiles n'était pas envisageable, nous n'en aurions pas discuté pendant six mois. » L'IFSTTAR avait étudié cette possibilité durant un an, de 2010 à 2011. L'institut avait notamment relevé le fait que « 72 % du temps de conduite et 77% du trajet » d'un motard qui se rend à son travail s'effectuent entre les files...