Grâce à Smart et à Toyota, la production automobile en France a toutefois évité une chute encore plus dramatique, et en même temps, cette présence contredit la thèse selon laquelle produire de petites voitures en France n'est pas rentable, ce qui du coup rend peu crédible la politique de délocalisation des petites voitures dans des pays à moindre coût, dont la différence de prix dépasse pas 10 %. La France utilise moins de 70 % de ses capacités de production automobile. Un chiffre dangereusement bas ! L'Allemagne par exemple, réussit l'exploit de frôler les 100 %. En cause toujours, le coût du travail qui a fait l'objet de demandes insistantes et répétées auprès des pouvoirs publics. Mais depuis quand date cette sous utilisation des sites d'assemblage des constructeurs? Sans pouvoir parler de cause à effet, les chiffres de production montrent que les constructeurs français Renault et PSA ont progressivement transféré leur production à l'étranger, sans fermer d'usines en France. Les mesures annoncées en juillet visent le long terme, puisqu'elles touchent principalement les véhicules hybrides et électriques qui ne représentent aujourd'hui que 1 à 2% du marché.La mondialisation d'un constructeur est certes nécessaire. Elle permet de ne pas être tributaire. Elle permet de ne pas être tributaire d'une seule région, de compenser les baisses dans une région par des hausses dans une autre, ou de booster ses ventes lorsque toutes les régions sont à la hausse. Elle permet surtout de pouvoir être présent partout dans le monde et de profiter de marchés à fort potentiel. De ce point de vue, si la mondialisation de Renault est en marche ( en chine, le constructeur arrivera vers 2015-2016), elle ne s'additionne malheureusement pas à la production réalisée en France. Du coup, la part de production en France du groupe Renault ( Renault, Dacia, Samsung) a chuté de 60 % en 2000 à 20 % en 2012. Et alors que le taux d'utilisation de ses usines en Europe atteint 74% il ne dépasse pas 57% en France. Enfin, Renault ne représente plus que le quart de la production automobile en France contre près de la moitié en l'an 2000. La situation du groupe PSA n'est guère plus désirable. En 2012, il se produira ainsi presqu'autant de Peugeot que de Citroën dans une région qui regrouperait Tchéquie-Slovaquie-Russie-Pays-Bas-Portugal-Italie-Brésil-Argentine qu'en France ! Et autant de PSA en Chine qu'en Espagne. La mondialisation du groupe est l'une des raisons de cette évolution (Chine,Russie, Brésil,Argentine, Iran), pourtant la production en France est un peu moins touchée que chez Renault.En 2011, PSA importait de l'étranger 40% de ses ventes en France, et Renault 60%. Même si la part de la production en France du groupe PSA est tombée de 60 % en 2000 à 36% en 2012, le taux d'utilisation de ses usines atteint encore 74% en France contre 71% en Europe. Enfin PSA représente 57 % de la production automobile en France contre 54% en 2000. Le groupe PSA s'est donc développé à l'extérieur sans trop sacrifier sa production en France.Et malgré tout,c'est lui qui va fermer une usine en France (Aulnay), ce qui en dit long sur la situation délicate de Renault dans notre pays. Renault et PSA produisaient 5.3 millions de véhicules dans le monde en 2000, dont 3.1 millions en France. Ils en produiront 5.9 millions en 2012, dont 1.7 millions en France. Cette baisse de 45 % de la production intérieure est principalement le résultat de la délocalisation, et au moindre succès des modèles au moment où la demande évoluait vers plus de véhicule de haut de gamme et de SUV, segments sur lesquels Renault et PSA sont encore peu présents. Aujourd'hui Renault ne représente plus que le quart de la Production automobile en France contre près de la moitié en l'an 2000.