Essai comparatif des Toyota Prius plus et Renault grand Scenic
La Toyota Prius + Sur le papier, un vrai paradoxe : elle porte le nom du plus connu modèle écologique du monde, mais atteint le poids d'une bonne berline (1565 kg). Son petit bloc électrique la destine à une utilisation urbaine, pas son gabarit (4.62 m de long). Enfin, son second moteur carbure au sans-plomb, économiquement peu adapté aux forts kilométrages effectués dans ce segment... Pour percer le mystère du premier monospaces à sept places hybride essence, nous l'avons confronté à la référence de la catégorie: le Grand Scénic, diesel, associé pour l'occasion à une boîte à double embrayage. Les Toyota hybrides à un curieux pouvoir: celui de détendre le plus stressé des conducteurs. En ville, il se surprendra à accélérer le plus doucément possible, pour laisser dormir le moteur thermique et profiter du silence d'une évolution 100 % électrique (possible jusqu'à 70 km/h). Il continuera l’expérience sur route, car la boîte à variateur fait s'emballer bruyamment le bloc à essence lors des relances . Pour tant, en dépit d'une transmission plus réactive et d'un couple supérieur à bas régime, le Scénic déçoit un peu en sortant de la douce Prius +: le diesel s'entend davantage sur autoroute et se montre plus brutal en ville. Quant à la boîte, elle génère quelques à-coups dans une circulation en accordéon. Résultat ? Hors routes sinueuses (où la Prius+ est bien moins dynamique), l'agrément apparaît supérieur en Toyota, au conducteur, puis aux passagers, moins secouées dans ce cocon mené plus calmement. Ces derniers apprécieront aussi des sièges plus moelleux, un revêtement de sellerie plus doux, une meilleure largeur aux coudes, et une place aux jambes plus généreuse. Et la possibilité de voyager plus de quinze minutes aux (petites) places du troisième rang... ce qui apparaît compliqué dans le Scénic, vraiment étriqué à cet endroit. L'ultime camouflet concerne la modularité : les cinq sièges arrières de la Toyota glissent sous le plancher et forment une surface plane, quand le Renault conserve des modules démontables au second rang. Il se rattrape toutefois au chapitre chargement : meilleure hauteur sous cache-bagages, dossier avant droit rabattable , et plus grand volume en deux places qui en fait le recordman du segment (1863 l sièges repliés et 2063 l sièges démontés, contre 1750 l pour la Prius+). En Prius +, la conduite devient naturellement plus coulée. La famille apprécie, la consommation aussi. Hormis à 130 km/h, quand le moteur 1.8 l Toyota consomme 0.7 l de plus aux 100 km que le dCI Renault, la Prius+ est moins gourmande que le Scénic. Notamment en ville, où il est rare, avec un pied droit bien éduqué, de dépasser les 5 l aux 100 km (comptez plutôt 7.5 l en Scénic). Les nouveaux bonus n'arrangent pas les affaires du français: grâce à 3300 € d'écoprime (soit 10% du prix de la voiture), la Toyota Prius + s'affiche 1200 € moins cher que la Scénic. Et il dispose d'un GPS TomTom de série, il fait l'impasse sur le toit vitré, l'affichage tête haute et la caméra de recul, présents sur le japonais.