Le grand public la découvre en 1948, Salon de Paris. La Citroën 2 CV fera le Bonheur de plusieurs générations de conducteur aventuriers et de pilotes en herbe.
Le plus célèbre et le plus sympathique des véhicules sortis des usines Citroën naît d'un projet au nom de code plus ou moins évocateur : TPV (Toute Petite Voiture) alias Citroën 2CV. Celui-ci remonte à 1936, sous la direction de Pierre Boulanger, ami d'Édouard Michelin, dont la célèbre entreprise a repris Citroën, en faillite l'année précédente.
Objectif visé : permettre à tout un chacun de s'offrir un véhicule à moindre coût. Un premier prototype, assez sommaire, mais étanche à la pluie et à la poussière, voit le jour en 1937. Un autre, plus élaboré, apparaît deux ans plus tard, en prévision du Salon de l'automobile.
Mais la guerre éclate, laissant en suspens le projet TPV, malgré la forte volonté des Allemands d'en récupérer les plans. Toutefois, dès 1942, il refait surface de manière clandestine. Une fois la Seconde Guerre mondiale achevée, le processus de fabrication s'accélère.
Le motoriste Walter Becchia met au point un nouveau modèle, refroidi par air, permettant ainsi de se passer du circuit de refroidissement et de gagner du poids. La boîte passe de trois à quatre vitesses, avec une marche arrière.
Enfin, en plus d'une carrosserie redessinée par Flaminio Bertoni, la 2 CV bénéficie d'une suspension à ressorts hélicoïdaux, avec amortisseurs à friction et batteurs à inertie. Mais le grand public doit attendre le Salon de Paris de 1948 pour découvrir cette curiosité, toutefois dépourvue de motorisation sur le stand d'exposition. D'où une vague d'interrogations de la part des visiteurs… Les avantages de ce véhicule, au rapport qualité / prix unique, prennent pourtant vite le pas sur les critiques du début à propos de son aspect austère et de son équipement minimaliste.
La 2 CV Type A est d'abord un modèle populaire, atteignant péniblement les 60 km/h, mais ne consommant que 4,6 L aux 100 km. On est encore loin d'imaginer que celle-ci, comme ses héritières (AZL, AZLP, pouvant monter à 80 km/h, 2 CV 4 et 2 CV 6, qui poussent jusqu'à 105-111 km/h) s'engageront dans des raids aventureux et autres défis sportifs plus ou moins organisés.
Si l'on retrouve des « Deudeuche » impliquées dans des courses de côte locales dès les années 1950, certaines d'entre elles sont engagées dans des rallyes aussi prestigieux que le Lyon-Charbonnières, le Monte-Carlo ou encore le Mille Miles.
Mais c'est sur les pistes africaines que la 2 CV trouve son plus beau terrain de jeu. D'abord, grâce à des initiatives isolées d'étudiants assoiffés d'aventure, dans les années 1950 - 1960 — comme le fameux tour du monde effectué par le futur roi de la pub Jacques Séguéla.
Puis avec le Prix Citroën, créé par la marque au double chevron pour récompenser, chaque année, un raid ou une expédition à l'étranger. Sans oublier le Pop Cross, apparu en 1972, qui donnera rapidement naissance à un 2 CV Cross inscrit au calendrier des compétitions officielles, avec le soutien du groupe pétrolier Total, partenaire historique de Citroën.
Sur la route du Paris-Kaboul-Paris 1970, aucun obstacle ne semble infranchissable pour la 2 CV.
La popularité de la 2 CV a franchi les frontières de l'Hexagone, pour preuves ces 2 CV suisses inscritent au Paris-Kaboul-Paris.